Quels sont tes critères pour le choix d’une femme a marier.

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# Les critères de choix d’une épouse : entre tradition et modernité en Afrique

 

Le mariage reste une institution centrale dans les sociétés africaines, où il dépasse largement la simple union de deux individus pour engager des familles entières, voire des communautés. Le choix d’une femme à épouser constitue donc une décision majeure qui mobilise des critères multiples, souvent en tension entre les valeurs traditionnelles et les aspirations modernes.

 

## Le poids des considérations familiales

En Afrique, le mariage n’est jamais une affaire purement individuelle. Les familles jouent un rôle déterminant dans le processus de sélection, particulièrement dans les zones rurales et les communautés très attachées aux traditions. L’origine familiale de la future épouse est scrutée avec attention : sa réputation, son éducation, les valeurs transmises par ses parents. Dans de nombreuses cultures, on dit qu’« épouser une femme, c’est épouser sa famille ». Cette réalité implique que les hommes considèrent sérieusement la compatibilité entre les deux familles, leurs statuts sociaux respectifs, et parfois même leurs alliances historiques.

 

La dot, ou « prix de la fiancée », reste pratiquée dans la plupart des pays africains, variant considérablement d’une région à l’autre. Au Cameroun, par exemple, elle peut inclure des sommes d’argent, du bétail, des boissons et divers biens. Au Sénégal, le « mbotaay » wolof implique des échanges codifiés entre familles. Cette pratique, bien qu’évoluant, témoigne de l’importance accordée à la dimension communautaire du mariage et influence parfois les critères de choix, certaines familles exigeant des dots considérées comme excessives par les prétendants.

 

## Les qualités morales et comportementales

Le respect et l’éducation figurent parmi les critères les plus cités. Une femme respectueuse envers les aînés, capable de s’adresser convenablement aux belles-familles, et manifestant de la déférence dans ses interactions sociales est hautement valorisée. Dans les sociétés ouest africaines notamment, la capacité d’une femme à saluer correctement, à se prosterner ou s’agenouiller selon les coutumes locales, révèle son éducation.

La discrétion et la pudeur restent des valeurs centrales. Beaucoup d’hommes recherchent une femme qui sait préserver l’intimité du foyer, qui ne s’expose pas excessivement sur les réseaux sociaux, et qui maintient une certaine retenue dans ses interactions sociales. Cette attente, bien que contestée par certaines féministes africaines comme rétrograde, demeure prégnante dans de nombreux milieux.

L’aptitude aux travaux domestiques, particulièrement la cuisine, conserve une importance significative. Même dans les milieux urbains éduqués, beaucoup d’hommes accordent de la valeur à une femme sachant préparer les plats traditionnels, gérer un foyer, et créer un environnement familial harmonieux. Cette attente reflète une conception du mariage où les rôles genrés restent relativement marqués, malgré l’évolution des mentalités.

 

## L’éducation et la compatibilité intellectuelle

L’émergence d’une classe moyenne africaine éduquée a profondément transformé les critères matrimoniaux. De plus en plus d’hommes, particulièrement en milieu urbain, recherchent des femmes ayant atteint un niveau d’éducation comparable au leur. Les universités africaines, qui accueillent désormais autant de femmes que d’hommes dans plusieurs pays, facilitent ces rencontres entre pairs intellectuels.

Le niveau d’instruction est devenu un critère majeur pour plusieurs raisons. D’abord, il facilite la communication et le partage d’intérêts communs. Ensuite, une femme éduquée est perçue comme capable de mieux élever les enfants et de contribuer à l’ascension sociale de la famille. À Lagos, Dakar, Nairobi ou Accra, les hommes professionnels recherchent souvent des épouses ayant des carrières établies, capables de participer aux discussions sur l’actualité, la politique ou l’économie.

Cette évolution n’est cependant pas sans contradictions. Certains hommes expriment la crainte d’épouser des femmes « trop » éduquées ou « trop » indépendantes, qu’ils perçoivent comme potentiellement insoumises ou déstabilisantes pour l’équilibre conjugal traditionnel. Cette tension révèle les difficultés d’adaptation des mentalités patriarcales face à l’émancipation féminine.

 

## La dimension religieuse et spirituelle

Dans un continent où la religion imprègne profondément la vie sociale, la foi constitue un critère fondamental. Les musulmans recherchent généralement des épouses musulmanes pratiquantes, capables de transmettre les valeurs islamiques aux enfants. Dans les familles chrétiennes, particulièrement évangéliques en plein essor, la piété, l’engagement dans l’église et le respect des principes bibliques sont primordiaux.

La compatibilité religieuse dépasse la simple appartenance confessionnelle. Elle englobe la manière de pratiquer sa foi, le degré de conservatisme ou de libéralisme dans l’interprétation des textes, et la place accordée à la religion dans la vie quotidienne. Les mariages interreligieux, bien qu’existants, restent sources de tensions familiales dans de nombreuses communautés.

 

## L’apparence physique et l’attractivité

Bien que rarement exprimé ouvertement, le critère physique joue un rôle indéniable. Les standards de beauté varient considérablement selon les régions africaines. En Afrique de l’Ouest, les formes généreuses sont traditionnellement valorisées, tandis qu’en Afrique de l’Est, des silhouettes plus élancées prédominent dans les canons esthétiques.

La teinte de peau reste malheureusement un sujet sensible. Le collorisme, héritage du colonialisme et perpétué par certains médias, influence encore les préférences matrimoniales dans certains milieux, bien que ce phénomène soit de plus en plus dénoncé et combattu par les mouvements de revalorisation de la beauté africaine.

L’hygiène, la propreté et la présentation générale sont unanimement appréciées. Une femme soignée, qui prend soin d’elle-même sans ostentation, qui s’habille avec élégance tout en respectant les normes locales de décence, est particulièrement valorisée.

 

## La capacité économique et l’indépendance financière

L’évolution économique de l’Afrique a introduit un nouveau paramètre dans l’équation matrimoniale. Contrairement aux générations précédentes où les hommes étaient systématiquement les pourvoyeurs principaux, beaucoup recherchent aujourd’hui des femmes capables de contribuer financièrement au ménage.

Cette attente reflète les réalités économiques difficiles que traversent de nombreux foyers africains. Face à la cherté de la vie, aux coûts d’éducation des enfants et aux aspirations à un certain niveau de vie, un double revenu devient souvent nécessaire. Les hommes apprécient donc les femmes entrepreneures, fonctionnaires ou salariées dans le secteur privé.

Toutefois, cette indépendance financière ne doit pas, selon les conceptions dominantes, remettre en cause l’autorité masculine dans le foyer. Cette contradiction génère des tensions conjugales fréquentes, les femmes financièrement autonomes revendiquant logiquement davantage de pouvoir décisionnel dans le couple.

 

## La fertilité et la maternité

Dans les sociétés africaines où la descendance représente une valeur cardinale, la capacité présumée d’une femme à enfanter reste un critère implicite mais puissant. Les pressions familiales pour avoir des enfants, de préférence des garçons dans certaines cultures, sont considérables. Bien que médicalement inapproprié, certains hommes ou leurs familles scrutent les antécédents familiaux de la future épouse concernant la fertilité.

Au-delà de la capacité biologique, les qualités maternelles présumées sont évaluées : patience, tendresse, capacité à éduquer et à transmettre les valeurs familiales. Une femme perçue comme aimante et dévouée envers les enfants, même ceux des autres, sera favorablement considérée.

 

## Les qualités sociales et relationnelles

La sociabilité est hautement valorisée. Une femme capable de bien recevoir, d’entretenir de bonnes relations avec la belle-famille, de participer activement aux événements communautaires (mariages, baptêmes, funérailles), est considérée comme un atout. En Afrique, où la vie sociale est intense et les réseaux familiaux étendus, ces compétences relationnelles sont essentielles.

L’équilibre est recherché : ni trop réservée au point d’être perçue comme hautaine, ni trop extravertie au risque d’être jugée légère. Une femme sachant trouver sa place dans les hiérarchies sociales complexes, capable de naviguer entre modernité et tradition, est particulièrement appréciée.

 

## L’influence croissante de la diaspora

Les migrations africaines ont introduit de nouveaux paradigmes. Les hommes de la diaspora, exposés à d’autres modèles familiaux, développent parfois des critères différents. Certains recherchent des femmes du pays d’origine pour maintenir le lien culturel, tandis que d’autres privilégient des profils plus « occidentalisés ».

Cette dynamique crée des marchés matrimoniaux segmentés où les critères varient selon les trajectoires migratoires, les niveaux d’intégration et les projets de vie. Les plateformes matrimoniales en ligne facilitent désormais ces connexions transnationales, élargissant le champ des possibles tout en complexifiant les négociations autour des attentes mutuelles.

 

## Entre idéalisation et réalisme

Il existe souvent un décalage entre les critères théoriques et les choix réels. Beaucoup d’hommes dressent des listes de qualités idéales, mais finissent par épouser des femmes ne cochant pas toutes les cases. L’amour, l’attirance, les circonstances, les pressions familiales, l’âge et l’urgence sociale de se marier influencent les décisions finales.

Le mariage africain reste un équilibre subtil entre aspiration individuelle et conformité sociale, entre tradition et modernité, entre idéal romantique et pragmatisme. Les critères évoluent avec les générations, reflétant les transformations socioéconomiques du continent, tout en conservant certaines constantes culturelles profondes.

Cette pluralité de critères témoigne de la richesse et de la complexité des sociétés africaines contemporaines, traversées par des dynamiques contradictoires mais toujours profondément attachées à l’institution matrimoniale comme fondement de l’ordre social.

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